Un jour proche où il ne restera que la vérité. Comme elle est. Nous ne sommes pas d’un pays, nous n’habitons pas un pays, nous sommes un pays, un paysage d’eau, de terre et de sang.
Tant que demeure le souvenir, tant que demeure la conscience, la connaissance, la vérité se dresse. Elle n’a rien à vendre, rien à réclamer. Elle se moque des mensonges, des photos, des blablas des livres.
Elle dit par la voix d’une petite vieille qui pleure sur le bord de l’Adour, du Rhône, de l’Amour ou du Danube : « Mon fleuve, mon pauvre fleuve, tu étais la vie, l’espoir de tout un monde, les joies, la veine, le fil tendu, l’ombilic d’un pays. Maintenant tu charries la mort. Ils t’ont vidé comme un poisson et tous les poissons sont crevés. On ne peut plus les manger tellement l’eau pue la charogne, remplie de toutes les saloperies du génie humain. »