Sauvons le lézard ocellé – la suite !
Voici le courrier adressé aux élus et services préfectoraux envoyé par le collectif « Sauvons le lézard ocellé ».
Pour avoir une chance de comprendre, il faut d’urgence s’extraire de la logique mortifère de croissance économique déguisée en développement durable qui prévaut aujourd’hui sur tout.
Que se passe-t-il à Tarnos ?
Une plage, historique, le long de la digue en continuité de la zone industrielle du port.
Une zone industrielle portuaire et notamment une entreprise classé SEVESO qui fabrique et transporte des intrants chimiques pour l’agriculture et de l’huile de palme.
Une zone de dune protégée bien que dégradée, classée, qui abrite une des plus importantes populations françaises de lézard ocellé.
Aménager la plage. Tout arrive de la décision d’aménager la plage. « Aménager » dans la novlangue actuelle veut dire, agrandir, dynamiser. Il s’agit donc de pouvoir accueillir plus de monde, de faciliter les accès, bref de faire croître le petit business touristique lié à la plage. Or cela est-il une nécessité, une demande de la population, cela correspond-il à un enjeu majeur ? Non. Il n’y a pas de problème de plage dans les Landes, sacré bon Dieu, il n’y a que ça !
Mais dès lors qu’est prise la décision d’aménager, il faut donc par mesure de sécurité séparer les flux touristiques et industriels. Traduisez ici créer une nouvelle route pour acheminer les touristes sachant qu’elle ne peut qu’emprunter des zones naturelles classées à fort enjeu environnemental.
Résultat : À cause d’une usine qui fabrique des engrais chimiques, et dans le seul but d’ »aménager » une plage parmi tant d’autres, une municipalité de gauche qui promeut l’agriculture bio, un Département qui prétend sauvegarder la biodiversité, aidé par une Région qui entreprend la résilience des territoires, s’apprêtent contre l’avis de tous les experts, du CSRPN*, du CNPN*, à détruire l’habitat de la plus importante population de lézard ocellé de la côte atlantique.
Une alternative à la bêtise ? Et si au lieu d’aménager la plage, on avait cherché à la préserver et à la restaurer comme espace naturel, invité les plagistes à cheminer à pied, et offert un espace de liberté et de nature à quiconque veut faire l’effort de le mériter ?
Ceux qui, enfermés dans des raisonnements absurdes, organisent des écocides sans le savoir comme le bourgeois gentilhomme faisait de la prose sans le vouloir ne sont pas fatalement des imbéciles. Des criminels, assurément.
Aidez à préserver la nature, signez la pétition chez Cyberacteurs
CSRPN : Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel CNPN : Conseil National pour la Protection de la Nature
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