«Pourtant je suis opposé aux deux projets …»
Le projet de piscine à vagues :
- Techniquement, il ne peut intéresser valablement, que des surfeurs déjà capables de prendre des vagues non déferlées. Pour les débutants, il sera relativement dangereux de tomber dans très peu d’eau sur des fonds durs. Le rythme des vagues offertes n’offrira de plus qu’un nombre insuffisant de possibilités de répétitions par session, pour un apprentissage initial efficace
- Economiquement, le rapport coût d’entrée / nombre de vagues surfées par session, risque de rebuter un grand nombre de pratiquants, pour une utilisation régulière de cet outil. Le bassin de population concernée (Grand Ouest), est insuffisant pour espérer une fréquentation optimale, d’un bassin dont les coûts d’exploitation risquent d’être très élevés (traitement des eaux, surveillance,…. Croire, d’autre part qu’une opération immobilière permettra de couvrir ces frais, relève également d’un optimisme certain, tant un tel investissement ne correspond à l’attente de la grande majorité d’un public, souvent âgé, ayant un pouvoir d’achat suffisant.
- Les enquêtes menées par les professionnels du tourisme montrent que la principale motivation des publics pour fréquenter notre côte relève de l’attrait pour un tourisme proche de la nature. Plus spécifiquement, pour les surfeurs, c’est la qualité de ses rouleaux naturels qui ont fait la renommée de nos plages. Pour une exploitation prévue sur une période de 8 mois dans l’année, compte tenu des aléas climatiques, des possibilités limitées d’hébergement et d’activités (hors haute saison), il y a fort à parier que pendant de nombreuses journées, cette piscine à vague sera peu fréquentée.
Le projet de golf international de Tosse :
Il relève globalement des mêmes incertitudes de fréquentation. Situé à proximité directe des 4 autres golfs (Moliets, Sostons, Hossegor, Seignosse), déjà notablement peu fréquentés en mi-saisons ou en période hivernale, on a du mal à imaginer comment il pourrait constituer un atout majeur de développement touristique, sans nuire aux équipements existants. Peut être pourrait-on déjà essayer de valoriser ces équipements avant de se lancer dans des investissements lourds et incertains. Je n’aborderai pas ici toutes les contraintes environnementales que soulève un tel équipement et qui ont étayés vos propres réflexions.
Ces deux projets sont soutenus, bien entendu, soutenus par les fédérations sportives respectives et les marques de Surf (piscine à vagues), sans toutefois que ni les unes,ou les autres soient à même de participer financièrement de façon marquante à leur financement. Dans les deux cas, il s’agit, si ces équipements sont réalisés, d’afficher sa présence sur ceux-ci.
Ces deux projets relève d’une vision dans laquelle, deux équipements majeurs pourraient à eux seuls résoudre nos problèmes de développement touristique, face à une offre de plus en plus internationalisée. Outre le fait que cela occulte d’une certaine façon le développement touristique de la partie nord du département, cela relève d’un pari relativement incertain, mais qui de toute façon sera extrêmement coûteux pour l’ensemble des contribuables landais.
Toutefois, si je partage votre avis défavorable pour ces deux projets, je ne partage pas l’ensemble de vos motivations. Je ne signerai donc pas votre pétition. Je suis comme vous très soucieux de la protection de notre environnement qui fait notre qualité de vie. Mais je ne vous entends pas, par exemple, manifester contre les nombreux projets de lotissements qui grignotent peu à peu notre espace naturel. On ne peut pas se contenter d’un développement traditionnel, à l’ancienne. Il nous faut réfléchir à un développement touristique durable protégeant notre environnement, mais également porteur d’un développement économique susceptible d’offrir des possibilités d’emplois à nos enfants. Pas de repli donc, mais de la vigilance et une réflexion nouvelle et ouverte pour un développement durable de nos espaces.
Publié dans Contributions, Golf de Tosse, Vague artificielle