Le dialogue territorial du projet « golf de Tosse » est un scandale démocratique
Nous ne devons pas nous tromper sur les mots ni sur la gravité des faits présents. Il ne s’agit pas seulement d’une parodie de concertation. Il s’agit d’une entreprise de communication dont l’intention est de tromper la population et donc de lui nuire.
Nous avons saisi officiellement le garant de la concertation sur deux points fondamentaux:
- le non respect de la charte de la concertation de 1993 qui engage l’ensemble du dialogue territorial sur le fond, et témoigne de l’intention de tromper délibérément la population. ( Rappelons que la charte oblige le porteur à concerter la population en amont du projet, sur l’opportunité, avant que ne soient réalisées les études de faisabilité. Or, lorsque les élus de la république nous expliquent que 2 millions de frais d’études, de mise en forme du projet, sont nécessaires avant d’informer, de concerter ou de consulter la population, ils mentent à leurs administrés, en toute conscience, de toutes leurs forces et en utilisant tous les stratagèmes et moyens techniques, financiers et humains en leur pouvoir. )
- l’utilisation d’applaudissements enregistrés qui prouvent qu’une telle entreprise de manipulation orchestrée par une collectivité est à l’œuvre ici.
Le monde présent aux réunions de Tosse, l’une organisée par les associations, l’autre par le porteur de projet, prouve une seule chose: la population est concernée au plus haut point par cette affaire. Rien de plus.
La réalité – 60 personnes présentes aux 14 ateliers (4 par atelier !…), 7 personnes à la permanence de MACS à Tyrosse, une vingtaine à Tosse – témoigne au contraire d’un désintérêt total de la population pour des séances dont tout le monde sait qu’elles ne servent que de façade. L’agressivité avec laquelle on accueille les objections de la population dans ces lieux en témoigne.
Pendant ce temps, plus d’une dizaine de conseillers communautaires ont émis par écrit le vœu d’un référendum, dont nos deux conseillers départementaux, référendum qui a été encore repoussé à une date ultérieure contre l’injonction de la charte de la concertation et les récents engagements du Président de la République. Pendant ce temps, l’ensemble des partis politiques – en dehors du parti socialiste – demeurent hostiles au projet, notre pétition prend de l’ampleur, bien plus que les quelques avis favorables du site du dialogue. Rien n’a changé de l’opinion des citoyens, malgré le harcèlement médiatique dont ils font l’objet.
Depuis trois mois, nous constatons un revirement total dans la manière de traiter l’information. L’obstination du journal Sud-Ouest à relayer les étapes d’un pseudo-dialogue territorial dont rien ne garantit la légitimité sans plus jamais donner la parole aux opposants (politiques, élus, associatifs, citoyens) semble indiquer qu’au-delà des personnes, la liberté du journal est concrètement engagée. Sud-Ouest, en obéissant systématiquement aux sollicitations du Conseil Départemental et en ignorant les faits probants et les arguments des oppositions, ne se rend-il pas délibérément complice de la propagande à l’œuvre ?
Cette prise en otage de la démocratie participative, cette opération marketing d’envergure destinée à manipuler l’opinion publique avec les moyens financiers de la collectivité est un scandale démocratique qui rejaillira durablement sur tous ceux qui la cautionnent, médias, élus, partis, collectivités.
Les règles éthiques établies, les chartes, existent pour que les collectivités territoriales ne soient pas juges et parties, et pour éviter les abus que nous vivons ici. Y contrevenir est un aveu de malhonnêteté. Dans ces circonstances, l’organisation d’un référendum local est une urgence.