Hulot et la société du déni
Le défenseur de la nature qui depuis toujours croyait que la société pouvait changer, que l’écologie n’était pas politique, que le capitalisme, la science et l’industrie pourraient servir la cause de la préservation de la planète, qu’il ne pouvait y avoir de solution que dans le système.
Que nous dit Nicolas Hulot ?
Qu’il s’est trompé, que tout ce qu’il a prétendu est faux, que la société capitaliste de croissance est responsable des dégâts irréversibles et des crises mondiales à venir, qu’elle ne peut se changer de l’intérieur, qu’elle ne peut être la solution, étant elle-même le problème.
Que les raisons de continuer à croire à tous les petits pas, tous les abus de langage, la croissance verte, transition écologique, etc. sont fausses et constituent la marque d’un déni collectif à échelle humaine qui commence par le mensonge à soi-même, le mensonge institutionnel, le cynisme, le positivisme, le refus, toutes les formes de déni dont nous avons parlé dans landemains et dont il donne un témoignage concis et clair appliqué à lui-même, étant lui-même devenu une caution verte.
Il s’agit, pour bien comprendre la portée de son message, de gommer toute sorte de préjugé sur la personne, et de tenter de se distancier de la haine immodérée et arbitraire que l’époque cultive à l’encontre de ce qu’elle désigne dans un haut le coeur comme « écolo ». On ne stigmatise, on ne rejette que ce qu’on dénie. La haine anti écolo est désormais le signe, la marque du déni de toute une société. Elle est le révélateur, la somatisation de tous les petits et gros mensonges, de tous les crimes passés et à venir contre la nature, la vie et l’humanité, dont chacun aura tôt ou tard à répondre devant l’histoire et devant ses enfants.
Nicolas Hulot est le symbole ultime de cette société du déni et du mensonge au sein de laquelle toute personne ou personnalité, élu, fonctionnaire ou assimilé, qui décide de dire une vérité désormais évidente pour tous, doit immédiatement démissionner de son poste. Dans une société rationnelle, ce serait plutôt un gage pour rester !
Chez nous dans les Landes, ces crimes prennent la forme de la destruction d’un paysage, de la confiscation d’un patrimoine commun au profit de l’argent, de la spéculation. Le golf de Tosse, destiné aux gens riches, la vague artificielle électrique à deux pas des naturelles, le dragage massif du lac d’Hossegor à des fins économiques, hier le saumoduc, sont depuis 7 ans les symboles de cette volonté politique archaïque et réactionnaire.
Alain Rousset, Henri Emmanuelli, et dans leur sillage tous les élus qui beuglent à l’enclavement des Landes et militent pour la californisation des Landes, qui entendent faire des Landes une destination, sont les responsables devant l’Histoire de décisions dont la portée dépasse le simple choix politique.
Les beaux dossiers environnementaux, les golfs 100% naturels, les vagues écologiques, les partenaires environnementaux, les labels, toute la langue de bois administrative ne suffit plus à cacher la réalité, le mépris irrépressible qu’ils entretiennent pour les empêcheurs de bétonner en rond et qu’ils expulsent comme un exutoire par le soutien à quelques chasseurs de pinsons.
Leurs petits pas, leur bonne conscience écologique, leur justification environnementale, n’est que la trace d’un cynisme désormais visible qui dégouline de tous les gestes quotidiens et de toutes les formes de communication d’une société criminelle, qui ment et qui se ment.
Le ministre libéral de l’une des 10 premières puissances mondiales affirme que le système capitaliste est responsable de la catastrophe présente et à venir de la destruction des espèces, des ressources et à terme bref de l’espace vital terrestre.
Le sage montre la lune, l’idiot peut regarder le doigt.
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