Holala ! Article Sud-Ouest 02/04/2016
Comparer les aménagements d’il y a quarante ans aux circonstances économiques et environnementales d’aujourd’hui n’a strictement aucun sens. C’est de la pure démagogie dont personne n’est dupe.
Traiter les opposants d’écolos et de contre tout, de rétrogrades, comme si ça avait une signification – les socialistes sont bien les alliés politiques des écologistes, non ? – c’est une chose. Traiter un représentant d’une organisation environnementale internationale de fasciste en public, c’en est une autre. Dans ce petit entrefilet parfaitement scandaleux du 02 Avril, un journaliste de Sud-Ouest sous-entend qu’il n’y pas de quoi en faire un plat. Holala… Holala quoi ?
Holala on l’a juste insulté ?
Holala on l’a juste traité de pédé ?
Holala on lui a juste dit sale métèque ?
Holala on l’a juste un peu forcée ?
Holala on l’a à peine tabassé ?
Ce holala résume à lui seul ce qu’il y a de dangereux et de nauséabond dans les raisons et la manière d’agir à l’œuvre. Holala, dans un monde civilisé, au lieu de la surenchère, on se serait attendu plutôt à des excuses !
Que dire désormais aux 3700 personnes signataires de la pétition où figurent des maires, des élus, d’anciens députés socialistes, des personnes de toute origine sociale et de toutes sensibilités ? Que dire aux 70 % de lecteurs de Sud-Ouest qui se prononcent contre le projet et pour un référendum ? Que dire aux citoyens qui voteront par référendum contre le projet si tant est qu’il aille jusqu’à ce terme ?
Qu’ils sont des fascistes, des terroristes, des contre tout ? Cela n’est insupportable que parce que c’est faux.
Nous, nous n’insultons personne. Nous relatons des faits. Nous disons depuis le début une seule chose: ce projet n’est pas adapté au territoire, aux circonstances économiques, au défi environnemental, à l’avenir que nous devons construire ensemble.
Il met en danger l’équilibre écologique de zones classées Natura 2000, l’étang blanc et l’étang noir.
Il fantasme sur des perspectives économiques totalement aléatoires.
Il ne répond ni ne correspond pas à des nécessités ni aux aspirations de la population.
Malheureusement ce projet s’est installé, preuves à l’appui, sur des mensonges et nous ne cessons de le répéter, jusqu’à l’overdose, cette concertation ne remplit pas les conditions d’un vrai débat sur l’opportunité du projet. Nous l’avons prouvé également et le garant de la Commission Nationale du Débat Public ne peut que le constater. De fait la seule solution qui permette de poursuivre ce projet dans la sérénité est de s’en remettre au choix de la population: c’est à dire organiser un référendum local si tant est qu’il faille poursuivre ce projet dans les conditions déplorables où il se présente.
Est-ce cela le fait de fascistes, de terroristes, de contre tout ?
Pourquoi le porteur du projet s’obstine-t-il à nier la réalité et à refuser aux citoyens du territoire ce qu’ils réclament dans le calme et la dignité, alors que l’état le recommande, que les chartes de la démocratie participative l’exigent, c’est ce que nous ne parvenons pas à comprendre.
Ni les intérêts privés, ni les contingences politiques ne sauraient entraver les exigences de la démocratie, non ?
C’est cela et uniquement qui est en jeu.
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