Côte landaise : pillage des ressources et privatisation du bien commun
Le monde des bobos landais serait merveilleux si le surf n’était devenu un tel enjeu économique qu’il suscite entre les pratiquants une véritable guerre et si, de fait, le bien commun n’était pas menacé par la pression d’écoles de surf venues de partout faire leur petit business sur la côte. N’a-t-on pas entendu Monsieur Froustey, Président de MACS, envisager d’étendre les zones de cours de surf vers « des endroits pas encore saturés »? S’agit-il d’autoriser des accès à travers la dune, vers les côtes sauvages, zones Natura 2000, etc. ?
Le monde des bobos landais serait merveilleux si les pêcheurs professionnels n’utilisaient pas des pratiques illégales aux yeux et au su de tout le monde, avec l’assentiment des services de la préfecture. Tous les filets , les bouées que l’on voit dans toutes les baïnes et que l’on peut parfois attraper à pied, sont interdits l’été à moins de 300 du rivage. (Voir l’article du 23 novembre dans le Sud-Ouest)
« L’arrêté N° 2006/38 du 26 juin 2006, portant interdiction de mouillage de filets de pêche dans la bande des 300 mètres du littoral des Landes et des Pyrénées-Atlantiques, stipule que la pose et la présence de tout filet sont interdites du 1er juin au 30 septembre entre 08h00 et 20h00 le long de la côte du département des Landes et Pyrénées Atlantiques dans une zone comprise entre la limite des eaux à l’instant considéré et 300 mètres vers le large. »
Le monde serait merveilleux si le golfe de Gascogne, un des endroits les plus poissonneux de la planète, ne devenait pas peu à peu un désert halieutique. Des poissons omniprésents comme le turbot, la sole, ont pratiquement disparu de nos côtes. Et le législateur fait peser des contrôles, des amendes et des interdictions sur le pêcheur récréatif, qui attrape dans sa saison l’équivalent du 1/10 d’un seul coup de senne, alors qu’on ferme les yeux sur les pratiques destructrices de professionnels qui pillent la ressource.
Pourquoi a-t-on armé à Capbreton 2 chalutiers ? Parce qu’il y avait trop de poissons ? Le contrôle du nombre de bateaux et la provenance des poissons vendus en direct se fait-il avec la même rigueur que celui du respect de la distance des filets à la côte ?
Un pêcheur pro aujourd’hui est aussi un investisseur. Doit-on encourager l’investissement dans la destruction du milieu ?
Ce à quoi nous assistons, c’est à la privatisation de milieux naturels, privatisation du bien commun au profit de quelques uns qui ne respectent pas les réglementations, pratiquent la désinformation et le mensonge et mettent en péril les écosystèmes et les ressources.
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