La première portait sur le « Projet de complexe résidentiel et touristique à dominante golfique de TOSSE » . Celle ci portait sur la « définition et élaboration d’un programme pour la réalisation d’un surf park sur Atlantisud ».
L’objectif était, comme pour TOSSE, de palier la mauvaise volonté politique d’information. Et nous verrons qu’il y a non seulement un refus d’informer, mais aussi une volonté réelle de ne pas donner une information conforme à la réalité. Beaucoup de choses sont cachées, ou niées malgré des évidences certaines.
Environ 250 personnes se pressaient dans la salle de Vieux Boucau, trop petite. La réunion était organisée par un collectif local de surfeurs, avec l’appui principal de nouTous, mais également, dans une moindre importance, de celui des Amis de la Terre des Landes.
Après une introduction de Franck Lavignolle pour le collectif des surfeurs, la réunion s’est déroulée dans une ambiance plutôt sereine, le porte parole de nouTous, Didier Tousis, veillant particulièrement au bon déroulement des échanges.
Il y avait des officiels favorables au projet, avec :
Pour les politiques :
- Monssieur Bouyrie, maire de Messanges et vice président du CG en charge du tourisme, et Monsieur Froustey, maire de Vieux Boucau et vice Président de la MACS
- Pour les surfeurs favorables : un représentant de la fédération : Michel Pellegrino , un représentant d’Eurossima : Fred Basse
- Un exposé général par Didier Tousis de nouTous
- Un exposé du projet centré essentiellement sur le contenu du cahier des charges de l’appel d’offre par le représentant des Amis de la terre
- Une intervention de Martine Albertin, représentante de Surfrider
- Le témoignage de Vincent Guelfi, surfeur de haut niveau, sur le Wavegarden.
Le deuxième exposé a développé le contenu de l’appel d’offre de l’étude du projet. L’intervention est développée par ailleurs. Comme nous le verrons, cet appel d’offre unique ne permet aucune interruption, il va au bout. L’intervenant présente 5 étapes principales :
- OpportunitéConception du projet
- Faisabilité du projet
- Étude générale en vue du concours Architecte/urbaniste>
- Programme détaillé complet du parc
Il faut le croire car nous avons été fixés dès la prise de parole en défense de Monsieur Bouyrie.
La troisième intervention de Martine Albertin pour Surfrider comprenait deux parties. La première faisait état d’un questionnement très complet qui allait être remis au Conseil Général. La deuxième, à titre personnel, exprimait son ressenti, plutôt hostile au projet dans la conjoncture actuelle. Elle a par exemple mis en évidence la pollution des plages qui devient un souci pour les surfeurs. Ce problème n’est manifestement pas suffisamment traité par les politiques qui manquent de moyens…
La quatrième intervention fut celle de Vincent Guelfi, surfeur connu, qui a testé le prototype du wavegarden. Il a su parfaitement faire comprendre ses doutes quand à l’intérêt du projet de vague. La vague est difficile, non discriminante en compétition, offre peu de possibilités de figures. Dans la partie dégradée, elle offre peu de possibilités pour une école de surf. Son intérêt est donc limité pour l’entraînement partiel en haut de gamme, et potentiellement faible en attractivité touristique. Il répondait en cela aux questions émises par le représentant des amis de la Terre, et répondait à une partie des interrogations du porte parole de nouTous.
Cette intervention contrastait fortement avec celle du représentant de la fédération qui affirmait comme le relève Sud Ouest : « J’ai surfé deux fois une heure et j’ai surfé, comme j’aurais pu le faire quatre à six mois ici. ». Pouvons nous voir ici toute la différence entre un développement réaliste basé sur une pratique, et une envolée lyrique masquant le manque d’arguments favorables.
L’animateur de nouTous a ensuite lu quelques passages d’une contribution volumineuse et particulièrement importante de Francis Distinguin, ancien DTN de la fédération hostile au projet. Son document à la fois philosophique et technique est disponible sur nos sites.
A la suite des exposés, la parole a été donnée à la salle. Monsieur Bouyrie a pris la parole pour un long exposé. D’entrée de jeux, il a repris Didier Tousis. Celui ci avait indiqué que le projet de Wavegarden s’était déplacé de Soustons vers Atlantisud par suite d’une décision du Tribunal Administratif de Pau, qui donnait raison aux Amis de la Terre en annulant le PLU de Soustons dans le secteur de Port d’Albret. Ce PLU aurait en effet permis une extension démentielle de l’urbanisation et des aménagements ludiques près du littoral et dans un secteur boisé nécessitant une protection. La commune avait fait appel de cette décision auprès de la CAA (Cour d’Appel Administrative) de Bordeaux. L’arrêt vient de tomber. L’illégalité de cette extension d’urbanisation est confirmée.
Mais, sans la moindre vergogne, Monsieur BOUYRIE plastronnait en criant victoire, car selon lui la CAA aurait donné raison à la commune de Soustons qui avait interjeté appel du jugement qui la sanctionnait. Devant tant de contre – vérités proférées avec un tel aplomb, le représentant des Amis de la Terre a dû intervenir pour infirmer les propos mensongers de cet élu croyant connaître et maîtriser le droit . En effet, selon le juriste de l’association consulté, la CAA a non seulement confirmé la décision du tribunal administratif de Pau, mais a, de plus, modifié le dispositif d’annulation. Élément qui sera très utile dans le futur pour de nouvelles actions contentieuses dans ce secteur littoral de Soustons.
En fait, dans ce fameux article 4 de l’arrêt rendu, brandi par Mr Bouyrie comme un étendard de victoire pour Soustons, cet article indique simplement que les AT n’avaient droit à aucun remboursement des frais engagés. Ce qui est tout à fait logique car, selon le code de justice administrative « Les Amis de la Terre » sont intervenus en appui d’un autre requérant dans la procédure. Sans connaître ces subtilités juridiques, Mr Bouyrie s’est donc félicité que les AT n’aient pas bénéficié du remboursement de leur frais et que par conséquent cela signifiait pour lui qu’ils avaient perdu. Le raisonnement de certains élus est tellement alambiqué que parfois l’on s’y perd . En tout état de cause, cela prouve de nouveau que ne peut pas être avocat ou juriste qui veut. Chacun son métier ! Mais comme le ridicule ne tue pas, nous aurons donc encore longtemps le redoutable plaisir de bénéficier de la chaleureuse présence de cet édile pour venir polluer les débats, comme il l’a fait sans vergogne ce soir là lors de cette réunion…. Tout le monde a pu constater, là encore, qu’il sait très bien le faire, en bon politique formé à la bonne école.
Du reste, Monsieur Bouyrie a bien pollué le débat. Il sait user et abuser de sa position d’élu et de l’aura que cela confère pour perturber, voire empêcher le dialogue. Racontant tout et n’importe quoi, affirmant le contraire de ce qui figure pourtant dans les documents affichés auxquels tout un chacun peut avoir accès, gardant la parole longtemps avec force de digressions, n’apportant rien au débat, ni à l’information du public. Mais ce comportement peut empêcher d’autres intervenants de s’exprimer. Du reste, ses monologues n’ont ils pas cet objectif ? Ainsi, à plusieurs reprises, il a indiqué les sommes importantes allouées par le conseil général au RSA. Ceci énervant particulièrement un vieux militant, qui s’est écrié en guise d’humour noir envers le représentant « socialiste » : « Salauds de pauvres ». Mais comme le faisait remarquer en substance un autre intervenant certainement lui aussi agacé par ces digressions permanentes : « Ce n’est pas le département qui est généreux, c’est la loi qui impose ces dépenses au département ». Un autre intervenant signalait qu’il manquait 9 EHPAD (Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées) dans les Landes par manque de ressources financières, mais, par contre, pour ce projet on semblerait en avoir. Un vrai choix de société se pose , et certains élus ne voient rien venir : faut il s’occuper des anciens avec l’emploi permanent que cela générera, ou espérer d’un hypothétique tourisme de masse avec ses emplois saisonniers ? Alors que le pouvoir d’achat des classes moyennes s’érode de plus en plus, faisant croître sans cesse le nombre des touristes dits « captifs économiques ».
Parmi les gags et autres perles de nos politiques, une réponse intéressante, à un intervenant qui posait la question de l’intérêt et surtout du coût pour le public, nous avons eu droit en substance : « Ce projet ne coûtera rien en impôts, puisque nous emprunterons ». La chose est intéressante, nous venons d’apprendre qu’un emprunt pouvait être à taux zéro, et pouvait, pourquoi pas, ne pas être remboursé. A moins que la rentabilité du projet soit effective, ce qui nous laisse très dubitatif. Car comme l’expliquait un bourlingueur connaisseur de ces choses : « Parmi tous les projets de ce type que j’ai connu dans le monde, tous ceux qui se sont révélés déficitaires, avaient des prévisions de rentabilité excellentes. »
On pourra regretter que le débat ait essentiellement tourné autour du wavegarden, de son utilité ou non. En effet, c’est d’un parc de loisirs qu’il s‘agit, et de nombreuses choses nous sont inconnues, par exemple le tour de table financier, ou la raison de la présence de la Compagnie des Alpes dans le groupe de pilotage de l’appel d’offre du projet. Cette société privée est une filiale de la CDC (Caisse des Dépôts et Consignations), dont le conseil de surveillance est présidée par Henri Emmanuelli, député des Landes, président du Conseil général des Landes, président de nombreux syndicats mixtes dont le SMA (Syndicat Mixte Atlantisud), et autres mandats. Que vient faire, en effet, la Compagnie des Alpes dans ce groupe de pilotage de l’appel d’offre destiné à définir complètement le projet ? A-t-elle répondu à un appel d’offre ? Est elle pressentie, pour assurer la construction et (ou) la gestion du parc ? Ou est elle là pour aider gracieusement en tout bénévolat comme semblait l’indiquer nos politiques ? Le représentant des Amis de la Terre a demandé de lever au plus vite les doutes, pour éviter toute tentative de polémique que certains malveillants pourraient lancer.