« Il faut écouter les scientifiques ! »
Le coronavirus, avec ses p’tits bras musclés, aura donc réussi ce que des milliers de scientifiques à travers le monde réclament depuis 60 ans : il faut stopper d’urgence la folie du tourisme à outrance, de la surconsommation des biens et des énergies, de la croissance infinie dans un monde fini qui se détruit.
Face à la crise inéluctable du système dont la pandémie présente est selon lui un symptôme, le président des français appelle à reconstruire de vraies solidarités.
Reste à savoir si ces mots ont une sens dans la bouche de ceux qui ont bâti leur carrière sur le contraire, si ces repentirs peuvent être sincères.
Plus près de chez nous, il faut savoir à deux jours des élections, si les déclarations enflammées des candidats en faveur de l’écologie ont un sens alors qu’aucun « mea culpa » n’a eu lieu, et que les assemblées communales, intercommunales et départementales continuent de plébisciter la construction d’un golf géant sur le bassin versant d’un des sites les plus remarquables des Landes. En guise de repentirs et de reconnaissance d’une réalité qui brûle les yeux, il faudra donc se contenter, en ces périodes de solidarité, de déclarations creuses. Sur ce sujet, on trouvait encore il est vrai récemment quelques scientifiques ou assimilés prêts à considérer qu’on peut détruire un pan entier de nature pour une urbanisation à l’intention des plus riches à condition de rendre cette opération écologique par des mesures de compensation.
Gageons que ce type de scientifiques « à la botte » ne résisteront pas longtemps face à la réalité.
La destruction de la nature n’est pas tant une question de raison que de sentiment, de science que de poésie.
Et si on se mettait aussi à écouter les poètes ?
Publié dans Écologie, newsletter, Politique