Résumé du premier épisode :
Laurent, apiculteur amateur, 58 ans se passionne pour ses abeilles. Il connaît son affaire, et a même été agent sanitaire apicole rattaché à la préfecture des Landes. En 2016, toutes ses abeilles meurent brutalement; depuis, impossible de réactiver son rucher malgré l’achat de nouveaux essaims. Laurent fait le lien directement avec le changement de pratiques opérées sur le champ qui borde sa maison. Un grillage, du barbelé (les sangliers castésiens sautent-ils si haut ?), des visites très fréquentes de techniciens de Monsanto, des épandages de pesticides (qui obligent à rentrer dans la maison pour éviter les vents porteurs), des récoltes à la main de certains rangs avec des protections (gants, lunettes)… Laurent arrête le tracteur de l’exploitant agricole pour en savoir plus mais celui-ci lui affirme qu’il ne sait pas ce qu’il sème dans son champ… Laurent décide d’en savoir plus. Il questionne la préfecture, la mairie, obtient un rendez-vous avec le directeur de Monsanto qui lui tient des propos qui se veulent rassurant mais qui restent évasifs et lui propose une entrevue sur place pour « trouver une solution ». Pour accueillir une ingénieure et deux techniciens de Monsanto, Laurent et Sylvie, avec l’aide du journal Landemains, organisent une petite réception : Jean Pierre Lesbats, vice président de la SEPANSO, Manuel Martins du collectif « Nous voulons des coquelicots », Laurence Motoman, Conseillère Régionale EELV, Christian Berdot, spécialiste des questions OGM aux Amis de la Terre France, une équipe de journalistes du Sud-Ouest, ainsi que Didier Tousis du collectif nouTous, votre serviteur, sommes là pour boire le thé et grignoter quelques sablés.
Lors de cette rencontre au sommet, le journal Sud-Ouest en a témoigné, les techniciens de Monsanto, au nom de leur direction, s’étaient engagés à fournir à Laurent l’apiculteur les protocoles des traitements effectués sur le champ jouxtant le rucher, depuis 3 ans, date à laquelle ses abeilles étaient subitement mortes ou périclitaient.
Selon madame Ladevèze, ingénieure et « spécialiste » des abeilles chez Bayer, rien ne peut prouver que ces morts subites soient dues aux cultures ou pulvérisations de produits phytosanitaires sur le champ. Puisque Monsanto travaille en toute transparence, elle ne voyait donc aucune raison de modifier ni les pratiques, ni les cultures.
Deux mois après cette entrevue, que s’est-il passé ?
- Contrairement à l’annonce faire par Monsanto, la culture sur le champ a changé. Plus de culture expérimentale de maïs de semence « secret industriel », mais du maïs banal (?). Une jachère de 30 mètres le long de la clôture. Pourtant la précédente culture de sélection de semence traditionnelle ne présentait selon le semencier aucun problème environnemental particulier et était un enjeu majeur pour l’entreprise.
- Laurent peine toujours à obtenir de la Préfecture des Landes le document qui explique la nature de la culture expérimentale effectuée sur ce champ. La Commission d’Accès aux Documents Administratifs a été saisie et a donné un avis favorable. Reste maintenant à exiger de la Préfecture le document. Plus de six mois pour obtenir un document public, s’il existe, voilà de quoi éveiller quelques soupçons…
- Les protocoles de traitement de la parcelle n’ont bien sûr pas été transmis…
Dernier rebondissement, le service des Renseignements Généraux souhaite entendre Laurent au sujet de « son procès contre Monsanto ». Un procès, quel procès ? Certes Laurent avait déposé plainte contre X lors de la mort de ses abeilles, mais pas de plainte contre Monsanto. Bévue ? Boulette ? Abus de langage ? Abus de pouvoir ? Le policier affirme avoir suivi l’affaire par voie de presse.
à suivre…