Lettre ouverte à Monsieur Le Président de MACS
Monsieur Le Président de MACS,
Cher Pierre,
Cher Christophe,
Puisque vous semblez ignorer jusqu’à notre présence, alors nous vous écrivons publiquement. Pourquoi refusez-vous la présence du collectif citoyen nouTous pour un « temps d’échange » avec les associations ? Alors même que nous avons publiquement réclamé de façon claire, calme et amicale la tenue d’une concertation ? Pourquoi refusez-vous de nous tendre la main ?
La seule manière d’évacuer une parole gênante, fût-elle celle de milliers de citoyens, serait donc de la nier ?
Cette parole née de l’indignation de la population, s’est matérialisée par la signature de leur main de près de 20 000 signataires de pétitions et courriels, en toute connaissance de la portée et des informations du dossier (dont environ 7560 contre l’épandage sur la plage de Santocha, 3730 participations à l’enquête publique; 2000 demandes de concertation depuis une semaine), par la tenue de deux petites manifestations très pacifiques et pédagogiques.
Cette parole, nous la portons, en tant que collectif citoyen de la manière la plus détachée des partis et des personnes en présence, et répétons à l’envie qu’elle ne se veut l’adversaire de personne. Ceux qui veulent la recevoir peuvent s’en servir comme d’une alliée. Cette parole est pourtant une parole éminemment politique. Elle dit ceci : A l’époque que nous vivons, la gestion d’un milieu d’exception comme le lac d’Hossegor ne peut être qu’environnementale. Qu’ils soient restaurateurs, baigneurs, ostréiculteurs, voileux, petits ou grands, tous les utilisateurs du lac seront bénéficiaires d’un écosystème naturel, stable et sain. Ce n’est pas à la nature à s’adapter aux exigences des uns ou des autres, mais bien à tous de la respecter. Car ce lac, pour artificiel qu’on le prétende est une nature, a une nature, est la nature, notre nature.
Voilà pourquoi le projet pensé d’abord comme une opportunité financière, un moyen d’extraire du sable pour renflouer une plage, ne peut être qu’un échec. Voilà pourquoi il doit être arrêté pour laisser place à une réflexion écologique.
Les propriétaires d’Hossegor représentent les intérêts particuliers des riverains du lac. Certes, mais pourquoi refuser les représentants d’une voix importante de la population dès lors qu’il s’agit d’intérêt général ?
Les associations environnementales historiques, mandatées par l’État, mettent bénévolement des compétences au service du bien commun. Si nous faisons front commun avec elles depuis le début, ce n’est pas parce que nous sommes d’accord avec leur point de vue. C’est bien parce qu’elles ont accepté de porter ici, comme souvent, l’intérêt général et les préoccupations majoritaires de la population pour la protection du bien commun. Et qu’elles ont de fait répondu à l’appel des citoyens que nous représentons et que vous refusez de rencontrer.
S’il y a des ayatollahs comme il vous plaît de le clamer, des personnes aveuglées par des croyances d’un autre siècle, ce ne peuvent être, à l’époque que nous vivons, ceux qui défendent les milieux humides, les écosystèmes, et demandent seulement que soient préservés les espaces rares de notre patrimoine pour ce qu’ils sont : des écosystèmes fragiles dont dépend la survie de l’humanité.
Le préalable d’une concertation est de déclarer être prêt à remettre en cause son avis et son projet, dès lors qu’il s’affronte à la population et qu’il est discrédité par le Tribunal Administratif.
Nous sommes, en tant que collectif de citoyens, les premiers à même de trouver un lieu de médiation à un problème entre les associations et leurs représentants, problème dont nous assumons volontiers, au nom de la population, la paternité. Les conditions d’une concertation, nous l’avons dit et répété à l’unisson des associations environnementales, sont l’arrêt définitif de ce chantier pour l’ouverture d’une réflexion sur la base d’une gestion écologique du lac. Nous ne doutons pas alors que les bureaux d’études et les services de l’État trouvent, avec les experts des associations environnementales, des solutions simples aux problèmes de gestion du sable et des pollutions.
C’est un bien beau cadeau que vous feriez aux dizaines de personnes qui ont travaillé sur ce dossier, elles qui en sont arrivées à devoir compenser des plages de sable blond grouillant de vie et où reposent l’hiver des milliers d’oiseaux,… par deux vieux pontons cachés au fond du lac !
Car oui, en disant qu’un milieu comme la lac d’Hossegor doit être envisagé d’abord du point de vue environnemental, nous portons la voix, positive s’il en est, de la majorité de la population. Celle que vous refusez apparemment d’entendre sans en donner la moindre raison.
Main tendue ou simple procédé de communication ?
Nous restons bien sûr à votre disposition et vous prions, dans l’attente, d’accepter nos plus sincères et cordiales salutations.
Didier Tousis
0699517907
porte parole
Collectif citoyen nouTous
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