Lac d’Hossegor – Dragage arrêté, lac sauvé.
Il faut prendre la juste mesure de ce qu’il se passe ici :
Une poignée de bénévoles agités par la seule protection de l’environnement, par la préservation d’espaces qui leur sont chers et par le sens de l’intérêt général a, une fois de plus, eu raison de la puissance publique, de l’obstination des élus, d’une gabegie d’études toutes faussées et orientées.
Car ces protecteurs de l’environnement ont inlassablement répété depuis trois ans, à la presse, au public et aux décideurs une seule et unique chose : on ne peut gérer un milieu naturel qu’avec un point de vue environnemental et écologique. Toutes les autres réflexions sont absurdes.
Et c’est bien contre ce fondement que s’est forgée l’unanimité de toute les classes politiques de droite et de gauche, relayées par le soutien ou par l’impossibilité d’expression de la cohorte des bureaucrates. C’est bien pour donner une leçon magistrale aux prétendus « écolos » qu’ils ont défendu contre l’évidence un projet de destruction du milieu pour des raisons économiques imaginaires. Puisque le monde a un problème écologique, il faut que l’écolo soit le bouc émissaire de cette tragédie. Proclamer « la restauration de la biodiversité » et demander des autorisations de destruction d’espèces protégées était le dernier degré supportable du greenwashing institutionnel qui prétend compenser la destruction d’un milieu par la mise en place de deux pontons flottants. Les mouettes rieuses en pleurent toujours.
Et donc le crime ne profite à personne ! C’est uniquement une question de principe, une démonstration de force.
C’est un homme seul, Jean Pierre Dufau, Conseiller Général et Député des Landes pendant près de 40 ans qui du haut de son invraisemblable prétention a cru imposer à tous cette vision cataclysmique d’une situation pourtant éminemment simple. Mais pour accepter une gestion du sable raisonnée, douce, respectueuse du milieu, il fallait être capable d’entendre la parole d’autrui, ou seulement trouver l’impossible humilité d’être en accord avec l’avis des associations environnementales.
C’est un seul homme, Henri Emmanuelli, président du Conseil Départemental durant 35 ans qui a plongé pendant 5 ans tout un département et une génération d’élus et de technocrates dans le bourbier d’un projet golf aussi absurde que celui de Tosse. Et c’est par obéissance et par haine pour la vérité environnementale que s’est installée cette invraisemblable débauche de moyens pour faire accepter l’inacceptable : Un golf pour milliardaires est écologique et social !!!
En effet la nature est ce qui entrave désormais et empêchera à tout jamais le plan de croissance infinie du capitalisme mondial. C’est du point de vue de nos élus une raison de déployer autant de haine et de mensonges vers des citoyens seulement désireux de prendre en compte la réalité et de défendre le point de vue de la nature partout où on entend la saccager.
Il est toujours temps de prendre pour le lac des décisions sages, respectueuses du milieu et 10 fois moins coûteuses. Mais il faudra pour cela que les décideurs acceptent la réalité de notre monde. Le combat pour la sauvegarde de la nature n’est pas fini; il commence. Et il est plus prégnant ici que nulle part ailleurs en France parce que les Landes sont un espace qui attire toutes les convoitises.
Ainsi, à l’heure où tout le monde parle de la question écologique, où l’on débat, où l’on défile, en vert et en jaune, les associatifs, les alternatifs de toutes sortes, les amoureux de la nature, devront désormais trouver un moyen pour sortir de la parole, de la réclamation, de l’incantation, par l’acte, et d’abord trouver ensemble un moyen efficace et visible d’exprimer leur solidarité envers ceux qui ont pendant trois ans travaillé comme des fous, seuls, dans l’ombre, pour sauvegarder le bien commun.
Il est temps d’agir, d’augmenter nos forces.
Nous ne défendons pas la nature. Nous sommes la nature qui se défend.
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