nouTous, les gilets jaunes ?
La sauvegarde de la nature est-elle compatible avec le droit au minimum de dignité pour vivre ? Est-ce le même combat ?
Ce qui dépasse les classes, ce sont les faits. Ce qui unit les gens, ce sont les actes.
nouTous avons bloqué le saumoduc, projet de spéculation du gaz destructeur du territoire, bloqué un projet de golf pour riches et autres potes à Macron, bloqué un centre commercial Auchan, empêché une vague artificielle payante avec l’argent des contribuables, combattu partout sur notre territoire les connivences des lobbies avec le pouvoir en place, la privatisation du bien commun au profit de quelques uns - forêt, océan, agriculture, tourisme…
Nous avons analysé, critiqué, dénoncé les collaborations, électorales et associatives, toute la petite sauce du greenwashing local, toutes les manipulations d’opinions du marketing vert.
Les gilets jaunes refusent la paupérisation du peuple, refusent que le peuple supporte les sacrifices d’une prétendue transition écologique, aberration dialectique de la croissance verte, du développement durable, qui n’est qu’une forme du déni de la réalité que l’humanité doit affronter.
Cette réalité s’appelle la décroissance. Elle n’est ni une option ni un choix politique, mais un avenir.
Le capitalisme vert, rouge ou noir se fonde sur l’accaparement, sur l’exploitation de l’homme par l’homme, dans une perspective de surenchère et de soi-disant ”croissance économique” que certains osent encore nommer progrès. La paupérisation du peuple remplace aujourd’hui la croissance économique impossible pour que continue l’enrichissement de la classe supérieure.
Il faut mettre fin aux fantasmes. Concrètement, la décroissance ne peut s’opérer que par le partage, c’est à dire la prise en compte immédiate du plus pauvre, la priorité donnée à ceux qui ont le moins. Non pas seulement consommer et produire mieux mais consommer et produire moins, afin de restaurer la vraie place de l’homme dans la nature et la dignité de vivre pour tous.
Marcheurs pour le climat, associatifs, bénévoles, alternatifs, amoureux de la nature, de la justice, citoyens engagés et éclairés, militants, peuple des Landes, supporterons-nous longtemps le cynisme de pouvoirs publics qui construisent d’une main un golf pour riches, bétonnent la côte, détruisent les arrières dunes protégées, organisent la privatisation du bien commun et l’exode économique des populations modestes de la côte landaise ; et qui de l’autre, apothéose du cynisme, subventionnent la diffusion du dernier film de Cyril Dion « Après-demain »?
Jusqu’à quand supporterons-nous d’être complices de ces crimes ?
Sommes-nous des gilets jaunes ? Où se trouve le vrai combat ? C’est à chacun de voir. Le temps presse.
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