Lac d’Hossegor – Lettre ouverte à la DREAL
Madame, Monsieur
L’absence obstinée de réponse depuis bientôt un an aux légitimes questions des associations et la lecture de votre rapport ne laisse d’autre choix que d’envisager une collusion entre la direction de la DREAL et un projet présenté par le président du SIVOM, par ailleurs député des Landes.
Les abus de langage qui proposent la destruction effective d’espèces protégées et de leurs habitats pour « restaurer la biodiversité du lac » ne masqueront pas longtemps la réalité. Les zones de zostères marines et de zostères naines ont encore progressées, elles sont désormais présentes partout dans le lac, y compris dans les zones de dragage prévues. Leur présence, celle des hippocampes, témoignent au contraire de la restauration de la biodiversité du lac après une période de vingt ans sans traumatisme.
Cette scandaleuse communication mise à part, il vous reste donc à répondre précisemment aux questions:
Qui sont les acteurs économiques dont vous parlez ?
Le club nautique ? Expliquez-nous comment pratiquer la voile sur un chenal de 40 mètres de large.
Les ostréilculteurs ? Il se trouve qu’une barque passe partout autour des parcs à huîtres, il suffit d’aller sur le site pour le constater.
En engraissant les plages, on réduit la contenance du lac, donc le volume oscillant, donc l’effet de chasse.
En conservant de l’eau à marée basse, on favorise la progression de l’ulve qui a déjà envahi toute la partie nord, on a moins de renouvellement et donc une moins bonne qualité d’eau de baignade.
La réalité contredit 100 % des raisons qui justifient ce projet. (économique, écologique, qualité de l’eau, effet de chasse); or n’est-il pas nécessaire que les justifications d’un tel projet soient établies ?
Les études montrent que l’état actuel du lac est à très peu de choses près celui d’avant les dragages des années soixante dix. L’apport de sable annuel ayant comblé les dragages. L’expérience et les études montrent et prouvent que les dragages sont toujours des atteintes graves à l’équilibre écologique du lac, avec des répercussions économiques importantes comme en 92 où les plages vaseuses ont été désertées pendant 10 ans.
L’architecte des bâtiments de France ne peut ignorer que les bancs de sable, nommés historiquement avec des noms gascons, auxquels sont liées maintes histoires et légendes du lac, sont depuis 100 ans le patrimoine essentiel paysager du lac. Ils sont son poumon écologique, le terrain de jeux de prédilection des enfants, principaux utilisateurs du lac depuis toujours et donc au coeur du projet économique. Quelle peut être la raison de cet « oubli » sinon d’obéir à une décision politique incohérente en masquant une réalité que chacun peut constater et connaître.
Restaurer la biodiversité en construisant un îlot artificiel pour des mouettes dont on aura détruit l’habitat naturel et historique ? Franchement ! En cautionnant de telles absurdités, vous jetez le discrédit sur le travail et l’intégrité de tous les acteurs de la protection de l’environnement qui oeuvrent au sein des services de l’Etat.
Nous considérerons désormais toute non réponse précise de votre part sur les questions des justifications des dragages mentionnées dans le projet, comme un aveu. Vous avez le droit de continuer à passer outre nos demandes. Nous prendrons celui d’avertir et d’informer les populations.
Dans l’attente, veuillez agréer, Madame, Monsieur, nos plus respectueuses salutations.
Pour le collectif citoyen nouTous
Didier Tousis, porte parole
Voir le rapport de la DREAL (1).
Publié dans lac d'Hossegor, Protection du territoire