Première réunion publique Projet touristique résidentiel et golfique de Tosse
Soirée très intéressante, pour celui qui s’intéresse aux diverses formes de communication. On nous a fait le coup de la concertation, oubliant que nous n’étions pas conviés à la genèse de l’idée, mais que par droit d’élection le concept devenait celui de tous. Nous avons assisté à une soirée de propagande, avec beaucoup de moyens, mais nous doutons des résultats. Tous les ingrédients étaient réunis, non pas pour donner une information correcte et juste, mais pour forcer le consentement. Il semble que ces techniques ne marchent plus, mais nos politiques semblent ne pas l’avoir compris.
Nous avons perçu dès le début de la réunion la présence d’une claque. Pour une bonne part constituée de personnes âgées, il manquait juste le panneau ’ Applause ’ des émissions de télévision. Mais certains malveillants nous assurent que des applaudissements enregistrés étaient diffusés pour réveiller l’ardeur des moins attentifs, l’âge diminuant parfois les réflexes. Pas moins de 2 députés sur 3, dont un président du conseil général devenu départemental, et président du conseil de surveillance de la caisse des dépôts et consignations comme il nous l’a plusieurs fois répété. Le président de MACS (Communauté des Communes) et son staff, le Maire de Tosse. Le fonctionnaire du département en charge de la chose. Pas moins de 5 caméras et une diffusion en direct sur TV Landes, un maître du jeu, le banc et l’arrière banc des politiques locaux de la majorité. La vieille féodalité était en force.
Un participant a fait une remarque sur la singularité de la table. Ceci nous a rappelé la réflexion d’un membre du Conseil National du PS lors d’une réunion contre le TCE (Traité Constitutionnel Européen). Il nous avait expliqué à l’époque que le militant socialiste était en général un homme, blanc, proche de la soixantaine ou au delà, plutôt cadre ou fonctionnaire catégorie A ou B. La table était plutôt conforme à cela. Pas de dames qui constituent pourtant la moitié des élus locaux par obligation. Pas de jeunes non plus, il est vrai que l’on nous parlait d’avenir, chose sérieuse s’il en est…
Cette réunion faisait le bilan des études et du travail des 14 ateliers thématiques. Or comme nous n’avons rien appris de nouveau de ce que nous connaissions déjà, on pourrait se demander à quoi ces études et ces ateliers ont servi. Pourtant, 60 personnes sur 14 ateliers cela ne fait jamais qu’une moyenne de 4 personnes par atelier. Le travail a donc dû être très efficace, mais pourquoi ne fut il pas présenté ?
Nous avons eu droit au verbiage habituel des politiques, brassant les promesses, les mots creux de développement, d’emplois, tous ces concepts qui font accord tant qu’ils restent concepts. Ils ont monopolisé la parole, s’étonnant qu’on ne comprenne pas l’intérêt d’un projet si important, dont en fait ils n’ont que très peu parlé sauf en termes vagues. Les réponses aux questions étaient évasives, détournées. Notre Henri n’était manifestement pas au mieux de sa forme. Lui d’habitude si brillant, si maître de ses dossiers, fût trop souvent à la recherche d’information auprès de ses obligés. Il fut cassant avec l’opposant, condescendant, ou paternaliste, avec les petits enfants qui n’arrivaient pas à voir la luminosité de l’idée. Il a toutefois reconnu que l’autre GPI2 (Grand Projet Inutile et Imposé), celui de la vague, avait du plomb dans l’aile, et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule…
Nous avons eu droit aussi à deux bureaux d’études de bonne réputation, qui nous laissent encore une fois dubitatifs. Ils confirment les visions des politiques, d’autres études dépendent peut être de cette position. Tous ces braves gens oublient que le téléphone ou internet sont d’un usage courant, et que certaines données, en matière d’emplois par exemple, peuvent être vérifiées rapidement sur des infrastructures existantes comparables.
Un représentant de la fédération de golf est venu expliquer tout le bien qu’il pensait du projet. Grand intérêt en fait, la fédération ne sera jamais impliquée dans ce projet. Si c’est une réussite, elle disposera d’un site supplémentaire, si c’est un échec, elle n’en subira aucun inconvénient.
A noter l’intervention de soutien du président de la CCI, qui ne déparait pas du saugrenu général. Lui, qui a soutenu bec et ongle l’A65 Langon Pau, le Stockage des gaz de Pouillon, le GPSO, tous ces projets frappés de modernité, qui sont, ou seront, d’incontestables échecs.
Nous rappelons que le mépris et l’affirmation péremptoire ne représentent pas une argumentation fiable, ou recevable.
Le fond
Rien de rien. Rien de nouveau, à part peut être que la construction des logements sociaux (que nous soutenons) ne sera pas aussi importante que prévu.
Aucune donnée claire, le niveau d’information était nettement en dessous de la réunion que nous avions co-organisée.
Quelques beaux mensonges, à l’exemple de l’impact de ce projet sur l’obtention de la Ryder Cup. Vous trouverez ci dessous un document de la fédération française de golf sur les raisons qui ont emporté la décision. Non seulement ce projet n’y est même pas cité, mais c’est la mise en avant des petits golfs compacts destinés à toucher une clientèle plus modeste qui aurait été l’un des moteurs de la décision. Alors que dans les Landes nous parions sur le développement du golf au travers de cette infime minorité des CSP+ (Catégories sociales Favorisées).
Il a été essentiellement question de tourisme golfique international haut de gamme, et surtout des logements sociaux qui ne sont qu’une infime partie du projet.
Conclusion
Réunion sans intérêt, hormis la démonstration d’une mauvaise performance de propagande, où le mépris du citoyen électeur, du contradicteur, transpirait dans cet automne si chaud.
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